|
Voici un petit article qui amène à s’interroger sur quelques aspects assez peu mis en lumière jusqu’à présent : le poids de certaines ONG sur les états insulaires du Pacifique et aussi l’effet de certaines conventions internationales. C’est un coup d’essai mais pas sans conséquences … De quoi s’interroger, non ?
• • • • •
La centrale au charbon tchèque qui affole la Micronésie
La plus importante entreprise d’Europe centrale, l’électricien tchèque CEZ, qui fait la pluie et le beau temps à Prague, au propre et au figuré, pensait qu’obtenir l’autorisation de moderniser une de ses centrales au charbon vieillissantes de Bohême du Nord serait une pure formalité. Promettre une baisse des émissions de CO2 de 3 millions de tonnes par an constituait un argument de poids pour balayer les oppositions. C’était sans compter sur l’acharnement procédurier des riverains de la centrale de Prunerov et des écologistes, ni sur un adversaire inattendu : les Etats fédérés de Micronésie.
Ce groupe d’îles de l’océan Pacifique, menacées par l’élévation du niveau des mers, distant de plus de 10 000 km, a adressé une requête motivée au ministère tchèque de l’environnement, qui doit prochainement se prononcer sur le projet de modernisation présenté par CEZ. « Conscients que les émissions de gaz à effet de serre de Prunerov II ne causeront pas directement l’élévation du niveau de la mer (…)« , l’office de l’environnement des Etats fédérés de Micronésie estime cependant que « chaque centrale joue un rôle important et nécessite une évaluation internationale ». « Il existe quelque 5 000 centrales semblables à travers le monde qui contribuent aux émissions globales de CO2« , souligne l’Office micronésien dans le courrier envoyé à Prague.
La centrale électrique de Prunerov est le 18e plus grand émetteur de CO2 en Europe à l’heure actuelle et en rejette 7,1 millions de tonnes par an. Les écologistes et la Micronésie, qui reprennent les arguments des associations environnementales, reprochent à CEZ de ne pas projeter d’utiliser la meilleure technologie disponible, connue sous le sigle BAT. Celle-ci permettrait de réduire les émissions de gaz de près d’un demi-million de tonnes par an pour passer de 4,1 millions à 3,6 millions par rapport à la technologie des années 1970-80 retenue par CEZ.
« Précieux précédent »
Selon Jan Rovensky, de Greenpeace, à Prague, la démarche des Micronésiens constitue un « précieux précédent ». C’est la première fois qu’un pays éloigné de la source de pollution recourt à la convention d’Espoo (Convention sur l’évaluation de l’impact sur l’environnement de l’ONU). Le ministre tchèque de l’environnement, le Vert Jan Dusik, a poliment accusé réception de la requête envoyée du bout du monde et signifié qu’il « intégrerait les réponses au rapport final », peu inquiet des hypothétiques conséquences juridiques.
« Cette démarche relève d’une pression politique et médiatique qui n’a aucun espoir juridique », estime le professeur Michel Prieur, président du Centre international de droit comparé de l’environnement. « La convention d’Espoo précise que les parties d’origine et les parties touchées sont les Etats qui l’ont signée et ratifiée ; or la Micronésie n’est pas partie à cette convention réservée aux Etats membres de la commission économique pour l’Europe des Nations unies », souligne-t-il.
Pourtant membre de cette convention, l’Allemagne voisine, touchée par les émanations de Prunerov, n’a pas déposé de requête.
23 janvier 2010 à 12:34
Bataille d’avocats avec missions en vue
24 janvier 2010 à 01:14
Et la Micronesie ne s’affole pas des centrales chinoises? je suppose qu’il aurait eu un fantastiques bras d’honneur..
En tout cas, ca demontre bien que l’europe c’est du grand n’importe quoi.
24 janvier 2010 à 08:41
Rien de ridicule ni d’odieux ne fait reculer certains.
24 janvier 2010 à 22:17
Je viens seulement d’apprendre le relais assuré à Skyfall par ce site. Bravo et merci.
Peut-être n’ai ja pas été assez attentif, mais il semble qu’on ne trouve pas trace, depuis le 17 janvier, sur ce site, de la fameuse « coquille » du Giec à propos de la fonte des glaciers de l’Himalaya. Pour en savoir plus on peut lire « Réchauffement climatique : une grosse coquille du Giec ! (Brève) » sur http://laurent.berthod.over-blog.fr/article-rechauffement-climatique-une-grosse-coquille-du-giec-breve-43236097.html
25 janvier 2010 à 08:59
@Laurent Berthod
Allez lire les commentaires dans « Skyfal pas mort »
25 janvier 2010 à 09:01
« Petite erreur » pour Rajendra, illustration du laxisme à sens unique (RCA!) du GIEC pour les gens sérieux.
25 janvier 2010 à 09:05
Oui, merci, j’avais lu les articles mais pas tous les commentaires.
25 janvier 2010 à 15:31
Sans rire.
Les Etats de Micronésie demandent la possibilité d’interdire la construction d’une centrale au charbon en République Tchèque sur la base des âneries sectaires du Giec ? Me voila scié !
Cette époque n’a pas fini de m’étonner. Et que vaut cette intervention du point de vue des lois internationales ? Ca y est, on a créé le « délit international de modification du climat » ?
Y en a au Giec, même parmi les pousse-au-crime, qui doivent commencer à se dire que ça va trop loin et qu’ils ont joué à l’apprenti sorcier. Quelle juste de retour des choses, pour eux qui accusaient l’Homme de faire de même.
Je sens qu’ils ne vont pas tarder à se désolidariser de ce genre d’action totalement absurde.
—————————-
Par contre petit hors sujet, l’autre samedi, dans le magazine « Mon oeil » de France2, magazine toujours un peu provoc’ et humoristique, il y avait un gros pavé dans la mare du réchauffisme. Je me rappelle plus les termes exacts, mais c’était du genre : « Et si toute cette histoire de glacier himalayen qui fond était l’arbre qui cache la foret ? Et si tout le reste de la théorie de l’effet de serre partait à la poubelle ? Tout l’environnementalisme se casserait la gueule comme des dominos… Ou pas ».
Bonne soirée !
25 janvier 2010 à 23:20
@murps
« Et que vaut cette intervention du point de vue des lois internationales ? »
L’article le dit : rien parce que la microésie n’a pas ratifié la convention Espoo, qui est une convention au niveau européen (au-delà de l’UE, attention).
Mais le jour où Greenpeace aura signé un deal avec la Moldavie ou le Liechtenstein, ce sera plus amusant. A priori la convention Climat devrait éviter ce genre d’attaque directe, puisqu’il y a une sorte de gestion collective des émissions de CO2, sinon on retombe dans la question de la responsabilité environnementale, mais il n’y a rien de bien tangible au niveau international là dessus (sauf au niveau marin).
Sinon, la République tchèque étant une démocratie, la Micronésie peut toujours aller requérir auprès des tribunaux en dommages et intérêts sur des dommages potentiels : rien que le calcul serait rigolo… mais je doute qu’un juge aille très loin là-dessus.