Mais comment les carbocentristes en sont-ils donc arrivés là ? Il n’y a guère, tout leur souriait. Depuis 1988 et la fameuse déposition de James Hansen au Congrès américain, l’histoire du carbocentrisme semblait une longue suite de conquêtes toujours plus sûres, toujours plus belles, toujours plus vastes.
Certes, depuis toujours, le carbocentrisme a ses faiblesses : il manque d’une théorie solide et éprouvée ; il manque d’expériences claires et décisives ; il manque d’arguments pour faire face à des objections scientifiques cruciales. Mais rien de tout cela n’a vraiment compté ces vingt dernières années. Le fond théorique est toujours resté fragile, mais, après tout, quelle importance cela a-t-il eu ? Le fait qu’en 2009 Michel Rocard aussi bien que Nicolas Sarkozy aient pu impunément confondre l’affaire du climat avec celle du trou dans la couche d’ozone montre que le succès du carbocentrisme auprès des décideurs ne doit pas grand chose à la science elle-même. (more…)