Archive for mars 2010

C’est le premier avril, soyons sérieux !

31 mars 2010

Quelques nouvelles des sciences et de l’observation de la Terre …

  • Une nouvelle ère géologique, l’anthropocène ? Les auteurs se doutant du débat à venir préviennent :  « However these debates will unfold, the Anthropocene represents a new phase in the history of both humankind and of the Earth, when natural forces and human forces became intertwined, so that the fate of one determines the fate of the other. Geologically, this is a remarkable episode in the history of this planet. »  – Quelque soient les conclusions du débat, l’Anthropocène représente une nouvelle phase dans l’histoire de l’humanité et de la Terre, où les forces naturelles et humaines se sont entrecroisées, de telle manière que le sort de l’une détermine de celui de l’autre. Géologiquement,  c’est un épisode remarquable dans l’histoire de la planète.- (Science daily) Oui avec plein d’artefacts fossiles qui permettent de dater les dépôts à dix ans près … 😉
  • La pollution de l’Asie du Sud-Est encercle la planète  au niveau de la stratosphère ou le retour des aérosols (Science daily) dans le débat. Et pour suivre les aérosols (ESA).
  • Des étés humides au Moyen Age auraient facilité la dissémination de la peste (Science daily).

  • Pour suivre l’ozone en direct (ESA), les UV (ESA) et la température de la Méditerranée (Ionia).
  • Une nouvelle mission de la Nasa sur le climat CLARREO : « CLARREO won’t measure individual aspects of our climate, such as changes in carbon dioxide levels or ice sheet changes. Instead, it will look at the climate system as a whole, by tracking the amount of energy entering and leaving the Earth’s atmosphere. We’ll do this by making measurements of the entire spectrum of electromagnetic radiation in the atmosphere, including infrared waves (heat) and reflected sunlight. These are the two components of what we call the Earth’s « energy budget, » which can tell us over time whether or not the planet is getting warmer or cooler. »  Traduction : » CLARREO ne mesurera pas des aspects isolés de notre climat, tels les variations du niveau de CO2 ou de la banquise. Au contraire, il considèrera le climat comme un tout, en suivant l’énergie entrant et sortant de l’atmosphère terrestre. Nous ferons cela en mesurant l’ensemble du spectre électro-magnétique de l’atmosphère, y compris les infra rouges et la lumière solaire réfléchie. Ce sont les deux composants de ce que l’on appelle le bilan énergétique de la Terre, qui peut nous dire avec le temps si la planète se réchauffe au non. » Dave Young (NASA) La mission sera sera lancée d’ici la fin de la décennie qui s’ouvre …

Et le meilleur pour la fin : la banquise qui ne veut plus fondre. Les pingouins et les ours blancs préparent une pétition aux ministres du Changement climatique pour demander le renfort de brise-glaces afin d’accéder à leurs poissons favoris, l’hiver ayant assez duré et leurs réserves de graisses étant au plus bas. « C’est bien la peine d’être des espèces vulnérables si l’on ne prend pas soin de nous quand la bise perdure. Nous envisageons un recours auprès de l’ONU pour  pouvoir accéder à des terres plus au Sud. » ont déclaré leurs représentants officiels.

:D. A suivre …

Surface de l'Océan arctique avec au moins 15 % de surface en glace.

Surface de l'Océan arctique avec au moins 15 % de surface en glace.

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Sur Claude Allègre

30 mars 2010

Comme la question m’est très souvent adressée, j’ai décidé de passer un moment à mettre en ordre mes idées sur Claude Allègre, aussi bien sur ce qu’il représente que sur son dernier livre, L’Imposture climatique ou la fausse écologie (Plon, 2010, avec Dominique de Montvalon).

Soyons clair : je suis très mal placé pour donner un avis. Certes, je ne connais pas Claude Allègre personnellement et n’ai jamais collaboré d’aucune manière avec lui, mais cela est loin de garantir ma neutralité.

D’un côté en effet, j’ai un intérêt objectif à me montrer l’allié de celui qui est le représentant le plus connu en France de la cause climato-sceptique. Je lui ai envoyé mon livre, il m’a rendu la politesse en me faisant parvenir le sien avec une très élogieuse dédicace. Il est quelqu’un d’influent, qu’il vaut mieux avoir avec soi que contre soi. Récemment, il a mentionné mon ouvrage en des termes flatteurs sur un plateau de télévision et, pour se défendre de l’une des critiques qui lui a été adressée, a écrit à Sylvestre Huet (journaliste à Libération) les mots suivants : (more…)

Etiquettes.

29 mars 2010

L’émergence, la virulence et la bipolarisation d’un débat public se traduit souvent par la création d’étiquettes ou de surnoms entre les partisans de telle ou telle option. Madame Jouanno a inventé ou repris le terme d’écolo-sceptique, catégorie manifestement plus vaste que celle de climato-sceptique, peut-être synonyme  du climato-cynique de M. Borloo . Mais voilà que Le Monde Magazine de ce week end met à la une, une enquête chez les écolo-sceptiques. Je pensais trouver donc des indications sur cette puissante communauté qui a su faire tomber la fameuse taxe carbone …

Qui sont les écolo-sceptiques au sens de cet article ? Messieurs Gérondeau, Courtillot, Galam, Lecourt et Lecointre : quatre climato-sceptiques (dont un polytechnicien, un géologue, classé suppôt d’Allègre, un physicien, un philosophe des sciences) et un biologiste de l’évolution. Il faut y ajouter aussi Bruckner, essayiste, Luc Ferry, ex-ministre et philosophe et Olivier Postel-Vinay du magazine Books, sceptique en 1986. Population disparate d’individualités, qui ne saurait avoir l’influence prêtée.

Pour résumer l’article, les écolo-sceptiques seraient des orphelins du rationalisme scientifique, voire des dinosaures du positivisme ou des scientistes à la Auguste Comte, influencés, au choix, par les libertarians US (c’est vraiment un TRES gros mot pour Le Monde), Claude Allègre, les ingénieurs de la technostructure, les contrarians US voire des maurassiens. L’AFIS, qui est toujours restée très prudente sur la question du RCA, serait également une manifestation de ce rationalisme scientifique, alors que le paradigme nouveau magnifié par la climatologie, celui du scientifique lanceur d’alerte de la crise environnementale est devenu le moteur de la science et a colonisé les grandes revues scientifiques (et le débat politique).

De la science porteuse de progrès et de jours meilleurs, on passe à la science révélatrice des effets pervers des sociétés humaines (et de la notre en particulier) sur la Terre. Dans ces deux cas, pour autant que les personnalités mises en exergue soient bien des héritiers conscients ou inconscients du positivisme dont on les affuble (je ne suis pas sur que cela ne fasse pas insulte à leur intelligence), la science, en tant qu’activité humaine, s’avère porteuse d’un rôle sociétal voire idéologique., qui justifie son emprise dans la vie publique. Dans les deux cas, elle est conduite à se substituer pour tout ou partie à la décision politique, puisqu’elle apporte la vérité sur le réel. Ce sont toutefois deux vues réductrices et utilitaristes des sciences et qui conduisent à anesthésier tout débat, justifié par leur utilitarisme proclamé.

Je préfère le chemin tortueux et difficile de ceux qui s’interrogent au risque de s’égarer, qui ne suivent pas les boulevards et prennent de la distance avec les remous de la vie contemporaine sans les ignorer : ils apportent plus que ceux qui masquent leurs débats intérieurs au motif d’une utilité qui de toute façon les dépasse. Et je me méfie des étiquettes que l’on colle car elles masquent plus qu’elles ne révèlent la complexité du monde et des individus.

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Au passage un exemple de pseudo-science.

Le retour de la poêle à frire.

27 mars 2010

Hier, monsieur Rocard, indigné de voir sa taxe sur le carbone abandonnée, s’indignait ainsi : » On ne va tout de même pas laisser la planète devenir doucement une poêle à frire où la vie deviendra impossible. D’accord, c’est lent. C’est pour dans dix ou douze générations. Mais c’est tellement difficile à éviter qu’il vaut mieux commencer tôt, par prudence. Dans une dizaine d’années, pour les gens qui prendront du retard dans le combat contre le climat, on parlera de crime contre l’humanité. » (Le Monde).

Je ne résiste pas à remettre ici la citation originelle (en entier Rocard28-07-2009).

M. Rocard : Le principe, c’est que la terre est protégée de radiations excessives du soleil par l’effet de serre, c’est à dire une espèce de protection nuageuse, enfin protection gazeuse qui dans l’atmosphère est relativement opaque aux rayons du soleil. Et quand nous émettons du gaz carbonique ou du méthane ou du protoxyde d’azote, un truc qu’il y a dans les engrais agricoles, on attaque ces gaz, on diminue la protection de l’effet de serre et la planète se transforme lentement en poêle à frire. Le résultat serait que les arrière-petits-enfants de nos arrière-petits-enfants pourront plus vivre. La vie s’éteindra à sept huit générations, c’est complètement terrifiant. …./….
M. R. : Il faut qu’elle frappe tout le monde, sinon les gens ne la sentiront pas comme juste. Nous sommes devant une situation assez étrange. Personne ne nie qu’il faut éviter de faire rôtir nos arrière-petits-enfants comme des merlans dans une poële à frire, qu’il faut mettre ça en place, tout le monde est d’accord à la condition que la dureté de cette taxe parce que c’est méchant, ça va faire mal (il faut qu’elle) soit partagée par tout le monde et qu’il n’y ait pas d’exception ni d’exemption.
Manifestement la perspective se retrouver comme un merlan dans une poêle à frire n’a pas été un argument suffisamment convaincant pour convaincre à la fois ses collègues en politique et ses concitoyens même avec un horizon temporel reculé, allez savoir pourquoi, de 4 générations. Il fallait cette fois-ci frapper les esprits sur l’abandon de la taxe carbone et voilà  qu’il s’agit d’un « crime contre l’humanité ». Diantre et palsambleu  !!!
Là j’ai vraiment eu peur et je suis allé chercher la ou les définitions (voir et ). J’ai même essayé d’écrire à partir de ces définitions. J’ai arrêté, j’avais des images affreuses dans la tête et envie de vomir. L’image m’avait frappé et je me retrouvais porteur du malheur des siècles à venir, pour m’être réjoui de la suspension d’une mesure, que je juge inutile et superfétatoire (parce qu’il y a déjà des taxes sur les carburants, l’énergie et certains polluants gazeux).
Puis, je me suis souvenu que la culpabilisation à outrance est une technique de persuasion en vigueur depuis un moment déjà, en gros depuis le film d’Al Gore. J’avais aussi oublié le titre de l’article où j’ai trouvé la citation qui ouvre ce billet « Michel Rocard, l’hyperpédagogue ». Faut-il être excessif pour être pédagogique ? Faut-il tétaniser les gens ? Les commentateurs sont-ils si anesthésiés, que personne n’ait relevé l’inadéquation face à la gravité de cette accusation ?
La seule consolation que je puis trouver face à une telle expression est qu’il n’est plus désormais possible d’aller plus loin dans les annonces de calamités. Par comparaison, l’image erronée et inadéquate du merlan dans sa poêle à frire en est presque rigolote.
En relisant la citation, elle illustre bien que climatologues et politiques carbocentrés croient manifestement que l’avenir est écrit. Mais en matière de climat comme en politique, la marche aléatoire est certainement un modèle plus adéquat, que la projection de la tendance des 20 dernières années … sur les siècles à venir.
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Deux débats avec Hervé Le Treut

26 mars 2010

Petit rappel à ceux que cela intéresse : ce soir de 19h à 21h aura lieu un débat entre Hervé Le Treut et votre serviteur, dans le cadre de la « climateweek » organisé par diverses organisations environnementalistes. Le débat pourra être suivi en intégralité sur internet, et les internautes pourront poser des questions. Tout se passera ici. Le responsable du WWF m’a indiqué que le format général du débat est prévu pour ressembler à celui de l’émission d’@rrêt sur images à laquelle j’avais participé avec Stéphane Foucart et Sylvain Cros.

Le dernier courrier de mon correspondant du WWF ajoute ceci :

Je vous rassure il n’est nullement question de la « fosse aux lions » dont vous avez parlé il y a dix jours sur votre blog. Vous posez légitimement un certain nombre de questions et affirmer des hypothèses comme celle d’un « mythe climatique », Hervé Le Treut va vous répondre du point de vue scientifique et le WWF du point de vue des ONG.

Bref ce sera une saine confrontation de points de vue comme cela doit se passer dans une démocratie.

Dont acte. C’est dans cet esprit que j’irai, et je souhaite que tous les internautes en fassent autant. SVP à tous, donc, si vous intervenez : pas d’insinuation blessante sur quiconque, pas d’agressivité inutile, pas d’huile sur le feu… les consignes habituelles, quoi. Non seulement les sceptiques ont collectivement intérêt à montrer le meilleur visage, mais, selon les organisateurs, ce débat a créé un gros buzz sur internet, au point qu’ils refusent depuis mercredi les inscriptions de journalistes sur les lieux. Si leur initiative contribue d’une manière ou d’une autre à apaiser un débat qui donne parfois le sentiment de pouvoir mal tourner, alors nous aurons déjà fait un grand pas.

Pour ceux qui feront autre chose de leur soirée, une séance de rattrapage aura lieu demain samedi au Salon du livre de Paris, où je débattrai à nouveau avec Hervé Le Treut, de 18h à 19h, au Bar des Sciences du Salon (A43).

Mais qui sont ces « écolo-sceptiques » ?

25 mars 2010

[Un article co-écrit par Araucan (pour beaucoup) et Benoît Rittaud (pour un peu)]

Ainsi donc, le Gouvernement français a reporté aux calendes grecques la « contribution carbone », qui devait entrer en vigueur au 1er juillet sous une nouvelle forme, suite à l’invalidation par le Conseil Constitutionnel fin 2009 de la première mouture. Le Président de la République l’a déclaré , en reconnaissant la crainte d’une perte de compétitivité des entreprises françaises si cette contribution ne s’appliquait pas aussi aux frontières, et donc qu’il serait nécessaire que la « taxe carbone » soit mise en place au niveau européen. Il n’évoque pas la grogne des particuliers contre cette taxe – bien que ce soient eux qui votent, et non les entreprises.

Parce que cette taxe était intimement liée au carbocentrisme, son annulation est incontestablement un soulagement pour les climato-sceptiques. Leur percée médiatique de ces trois derniers mois a-t-elle joué un rôle dans l’abandon de cette taxe de toute façon très impopulaire ? Difficile de l’affirmer avec certitude, même s’il est clair que le sujet est devenu nettement plus visible dans les médias. Toutefois, pour qui ne suit pas le sujet de façon assidue, les discussions passionnées sur le climat gardent un côté cryptique. Et, après tout, quels sont les sceptiques dont on entend parler en France ? Quelques scientifiques à qui l’on reproche (pas toujours poliment) de s’égarer, quelques blogueurs, des commentateurs pugnaces (au bas mot 300 francophones). (more…)

Remarques sur une critique.

23 mars 2010

Dans un de ses derniers posts, Benoit a répondu sur certains points à la critique de Jouzel faite dans le Figaro. D’autres points méritent également une réponse.

JJ : Il reprend des arguments largement débattus et même si certains sont exacts, il ne fait pas avancer la science.

Le but du livre n’est pas faire avancer la science en soi, il est de faire réfléchir sur certains aspects scientifiques du phénomène RCA.

Il faut bien comprendre que la courbe de Mann n’est en aucune façon au cœur de la théorie du réchauffement.

Elle n’est pas au cœur de la théorie ? Sans elle, les preuves, voire même les evidences (en jouant sur la différence de sens en français et en anglais) de la théorie « plus de CO2 implique réchauffement planétaire » manqueraient totalement, et surtout n’auraient pas eu le relais médiatique que l’on sait et qui perdure. De plus, il ne serait pas tenu le raisonnement souvent rencontré que le climat de ces 50 ou 30 dernières années n’a plus les mêmes déterminants qu’auparavant puisque le CO2 anthropique ajoute du réchauffement (voir aussi à ce sujet les justifications données à la substitution aux données de dendrochronologie par des températures, les premières ne suivant pas ou plus les-dites températures). (more…)

Ce blog verse-t-il dans l’excès ?

22 mars 2010

Ce blog était prévu à l’origine pour prolonger la réflexion du livre et pour répondre à ses critiques (comme par exemple dans ce billet d’avant-hier à propos de l’avis de Jean Jouzel). Or une bonne partie de mes critiques semble avoir choisi de juger ce blog plutôt que le livre. Le blog doit donc aussi parler de lui-même, ce que je n’avais pas prévu.

Que reproche-t-on à ce blog ? D’être railleur, et même provocant. C’est Daniel Schneidermann, lors de l’émission d’Arrêt sur images à laquelle il m’a invité, qui a été le premier à le suggérer. Même si Stéphane Foucart, non sans un certain courage, m’avait alors défendu, l’avis de Daniel Schneidermann semble être partagé, à l’image de ce que vient de publier L’Express :

S’il affirme vouloir se cantonner à la science, Benoît Rittaud verse dans le pamphlet, estiment certains. En témoigne le ton employé sur son blog, qu’il a lancé pour accompagner la sortie de son livre et drainer les lecteurs orphelins du site climato-sceptique Skyfal, fermé depuis janvier et qui doit rouvrir prochainement.

Comme ce lien de L’Express fait venir pas mal de monde ici depuis tout à l’heure, je vais prendre un moment pour aborder la question (j’ai du travail qui m’attends ailleurs, alors j’écris un peu vite, pardon d’avance si tout n’est pas clair). (more…)

Le « déni » climatique

22 mars 2010

Un lecteur belge m’a écrit pour me dire qu’il a été « passablement énervé » par une tribune libre parue le 19 mars dans La Libre Belgique. Intitulée « Quand le climato-scepticisme rassure », elle est signée de Jean-Jacques Delfour, présenté comme agrégé de philosophie. Cette tribune, qui affirme que la « tempête médiatique » conteste « sans arguments probants » le carbocentrisme du GIEC, s’interroge sur les « fondements de ce déni. » Les réponses proposées ne sont pas d’ordre scientifique mais « politique, moral, psychologique et culturel ». Une phrase me semble bien résumer l’ensemble :

Le climato-scepticisme est motivé non pas tant par des raisons scientifiques que par le souci normal d’éviter des angoisses pénibles ainsi que par le désir de protéger la jouissance.

Il y a une part de vrai dans cette affirmation. Si le GIEC m’avait convaincu de la validité du carbocentrisme, je crois qu’à l’heure qu’il est je serais terrorisé par ce qui nous attendrait. Amis sceptiques, nous devons le reconnaître : certains des ressorts psychologiques nous ayant conduits sur la voie du scepticisme sont certainement liés au refus de devoir faire face à la crainte de l’avenir. (more…)

Question de calcul.

21 mars 2010

Il était une fois une question environnementale appelée A : née à la fin des années 80, concrétisée en 1992 à Rio, elle grossit enfla jusqu’à emplir tous les discours dans les années 2000, de nos dirigeants planétaires aux tribus bantoues d’Afrique du Sud en passant par les Inuits, les buveurs de bière et les journaux.

Il était une fois aussi une autre question environnementale appelée B : née à la fin des années 90, elle grossit jusqu’à ce début 2010 pour emplir nos journaux et les discours politiques. B est moins mondialisée que A, mais a un rôle symbolique fort.

Pour A comme pour B, je ne vais pas aller au fond du sujet, mais l’un et l’autre sont intéressants (dans les deux cas d’ailleurs, il y a des problèmes de mesure, des problèmes de décompte, des modèles et bien plus encore mais le parallèle n’est pas total, je le confesse).

Pour A comme pour B, il y a un comité d’experts.

Pour A comme pour B, il y a des conventions internationales, qui sont présentées comme la solution ultime.

Pour A comme pour B, il y a des ONG qui font pression de manière tonitruante.

Pour A comme pour B, il y a l’UE qui s’affiche comme leader sur la question (avec toutefois des discussions internes intenses sur la question).

Pour A comme pour B, une grand’messe a été organisée l’une dans un pays du Nord l’autre dans un pays du Moyen-Orient.

La grand’messe de A s’est terminée le 19 décembre sans véritable accord. Le 18/03/2010, celle de B s’est terminée par un double vote négatif.

Deux fois, les promoteurs européens de mesures vigoureuses se sont fait piéger en oubliant qu’au niveau international, il faut savoir compter au-delà de 27 à la majorité simple … C’est piteux … Dans les deux cas, n’aurait-on pu être plus humble ou plus prudent ? C’est comme pour l’équipe de France de foot : à chaque fois, on croît que cela va marcher, qu’enfin, il y aura un vrai beau match et à chaque fois, cela foire. Au final, on se lasse et on change de chaîne.

Dans le futur, ne pourrait-on pas changer les joueurs, la tactique et ne plus écouter les supporters ? Le résultat serait peut-être le même mais la chute serait moins dure. Quant aux questions à résoudre, pour A, je suis sceptique, pour B je n’en sais pas assez,  mais il y a certainement d’autres voies à explorer, moins glorieuses mais qui éviteraient de se retrouver à 27 dans le rôle de celui qui a perdu et la face et la partie.