MISE À JOUR du lundi 15 mars (23h) : Véronique Maurus, la médiatrice du Monde, m’a écrit pour me signaler qu’elle considère en fait le problème posé par les textes d’Hervé Kempf comme relevant d’un traitement différent de celui traité dans sa chronique d’hier. Pour cette raison, elle a choisi d’en faire une chronique séparée, à paraître ultérieurement. En-dehors donc de l’erreur (regrettable mais somme toute mineure) contenue dans le premier courrier qui m’avait été adressé, il me semble donc raisonnable de suspendre provisoirement tout jugement sur le traitement de l’affaire par le Monde.
Il était donc écrit que Le Monde, le journal fondé par Hubert Beuve-Méry et dans lequel tant de grandes plumes se sont exprimées, n’aurait pas un mot de repentir pour la double sortie d’Hervé Kempf sur les climato-sceptiques, la première établissant une analogie entre eux et les munichois de 1938, la seconde tentant par une grosse ficelle de rapprocher les sceptiques du Front national.
Le 1er mars, c’est-à-dire le lendemain de la seconde chronique d’Hervé Kempf, j’avais écrit ce courrier au médiateur du Monde :
Madame, Monsieur,
Pour la seconde fois dans sa chronique, Hervé Kempf s’est permis un rapprochement entre moi et diverses idéologies plus que douteuses. Je vous prie de prendre connaissance de ma réaction à chacune de ces deux chroniques. La seconde, qui demande un débat, vous concerne plus particulièrement.
https://lemytheclimatique.wordpress.com/2010/02/23/un-commentaire-sur-les-propos-d’herve-kempf/
https://lemytheclimatique.wordpress.com/2010/03/01/herve-kempf-persiste-mais-sans-debattre/
Je suis à votre disposition pour en discuter. Il se trouve que je serai en déplacement cet après-midi, sans accès à internet. Si vous le souhaitez, vous pouvez me contacter au XX XX XX XX.
Bien cordialement,
Benoît Rittaud.
Le lendemain, j’avais reçu la réponse suivante :
Cher lecteur,
La médiatrice va consacrer sa prochaine chronique à ce sujet et citera peut-être un passage de votre courriel. A cette fin, pouvez-vous nous préciser vos coordonnées postales ?
Merci, et bien cordialement.
Julie Léonard
Le Monde
Secrétariat
Le Courrier des lecteurs / La Médiatrice
Ce à quoi j’avais répondu ceci :
Chère Madame,
Je vous remercie de bien vouloir consacrer une chronique à cette affaire qui m’a personnellement blessé. Vous avez toute ma confiance pour en faire une présentation équilibrée et dépassionnée. Peut-être jugerez-vous bon de jeter un coup d’œil au dernier billet que j’ai publié sur ce sujet sur mon blog, qui n’est certes pas un modèle de calme mais vous apportera un complément d’information qui vous intéressera peut-être :
https://lemytheclimatique.wordpress.com/2010/03/02/les-bras-m’en-tombent/
Pour ne pas jeter d’huile sur le feu, il n’y aura pas d’autre billet de ma part sur le sujet avant la publication de votre chronique.
Mes coordonnées postales sont :
XXXXXXX
En vous remerciant encore, bien cordialement,
Benoît Rittaud.
La chronique en question de la médiatrice est à présent parue : vous pouvez la lire ici. Vous constaterez qu’elle ne fait pas la moindre allusion à cette affaire, se contentant de commenter le traitement réservé par Le Monde au dernier livre de Claude Allègre.
Madame la médiatrice du Monde, j’ai bien noté que vous n’avez pas compris l’origine de mon indignation, et je doute fort que vous ayez lu les billets que je vous avais mis en lien dans mes courrier. Je n’ai donc que peu d’espoir qu’il en aille autrement pour le présent billet, malgré le nouveau courrier que je vous envoie vous enjoignant de le lire. Mais sait-on jamais.
Voici donc ce que je pense.
Par paresse, indifférence ou autre, vous n’avez finalement pas fait ce que vous m’aviez annoncé, préférant consacrer l’entièreté de votre dernière chronique aux éternelles et fatigantes polémiques autour de Claude Allègre. Il aura donc été permis, deux fois de suite, à l’un de vos chroniqueurs réguliers d’user de procédés à la limite de la calomnie sans que vous jugiez bon d’y consacrer le moindre mot – ne serait-ce que pour justifier le choix éditorial du Monde en la matière.
Pour mémoire, j’attire votre attention sur le fait que Stéphane Foucart a publiquement déclaré, sur le plateau d’Arrêt sur Images, son désaccord avec la première chronique d’Hervé Kempf : puisque votre chronique accorde une large place à la parole de Stéphane Foucart, se pourrait-il donc que vous n’ayez pas discuté avec lui de cette affaire ? J’ai bien du mal à le croire, compte tenu du fait que je ne suis pas le seul à vous avoir écrit pour vous signaler le malaise concernant les chroniques d’Hervé Kempf.
Je cherche à comprendre, madame la Médiatrice, et il n’est pas nécessaire de faire beaucoup travailler mon imagination pour concevoir des explications qui ne sont guère flatteuses pour vos méthodes. Un éventuel silence de votre part sur ma présente réaction, ou une réponse dilatoire sans intérêt, en dirait également long.