Skyfall est désormais à l’adresse suivante : www.skyfall.fr .
Le changement d’hébergeur s’est bien passé.
Merci de mettre vos signets à jour ! Encore tous nos remerciements à tous ceux qui ont relayé et diffusé l’information !
Araucan.
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La récente suppression de la taxe carbone attribuée aux écolos-sceptiques (1) et la pétition de 600 et quelques scientifiques déclarés du climat met à l’honneur des journaux les sceptiques du climat, récalcitrants à se laisser entrainer dans le carbocentrisme. Le Grenelle ÌI risque d’être un peu mouvementé aussi. Dans la rubrique Opinions du Monde, voici que certains détectent « Un étonnant effet collatéral du changement climatique« .
Il est reproché aux sceptiques déclarés de l’amalgame, de la confusion (ou du confusionnisme mais désolé, je n’ai pas envie de chercher la différence), du vocabulaire dépréciatif et de la démagogie. Diantre ! Les arguments y sont toutefois classiques pour qui est un habitué du débat sur le climat depuis un certain temps et les arguments d’autorité réitérés : rien de bien nouveau (2). On pourrait appliquer aux arguments développés les mêmes qualificatifs énumérés ci-dessus. Ainsi, ils reprochent à messieurs Ewald et Atlan respectivement auteurs d’articles ouvertement sceptiques dans les Echos et dans Le Monde, d’avoir une opinion sur une spécialité qui n’est pas la leur. En conclusion, les auteurs reconnaissent bien à la société le droit de faire un choix sur le « que faire » face au RCA, mais on pourrait aussi leur rétorquer qu’ils ne sont pas des spécialistes de la démocratie, et que le débat public ne se réduit pas au seul « que faire ? ».
Moins fréquente dans les débats est la partie de cette tribune sur Climat et société, parce qu’elle montre bien la dimension holistique de l’hypothèse carbocentriste pour les maux actuels et à venir de notre planète. (3). Ce paragraphe est un bel exemple de mélange entre conviction de citoyen et résultats de la science, comme le notait judicieusement Laurent Joffrin dans Libération. On essaye de vous convaincre qu’en jouant la lutte contre le RCA, on est doublement gagnant dans la résolution des maux de la planète : on résout un vieux problème persistant, que jusqu’à présent on n’a pas su ou pu traiter, et en prime, la lutte contre le RCA avance : tout cela dans une perspective de développement durable, cela va sans dire. Exemple est donné avec la taxe carbone, qui pourrait être à double détente, pardon à quadruple détente : baisse des émissions de CO2, allègement des charges du travail, financement des minima sociaux et de la sécurité sociale. On peut même ajouter diminution du gaspillage d’énergies fossiles et promotion des énergies renouvelables. C’est véritablement le gros lot. (more…)
Quelques nouvelles des sciences et de l’observation de la Terre …
Et le meilleur pour la fin : la banquise qui ne veut plus fondre. Les pingouins et les ours blancs préparent une pétition aux ministres du Changement climatique pour demander le renfort de brise-glaces afin d’accéder à leurs poissons favoris, l’hiver ayant assez duré et leurs réserves de graisses étant au plus bas. « C’est bien la peine d’être des espèces vulnérables si l’on ne prend pas soin de nous quand la bise perdure. Nous envisageons un recours auprès de l’ONU pour pouvoir accéder à des terres plus au Sud. » ont déclaré leurs représentants officiels.
:D. A suivre …
L’émergence, la virulence et la bipolarisation d’un débat public se traduit souvent par la création d’étiquettes ou de surnoms entre les partisans de telle ou telle option. Madame Jouanno a inventé ou repris le terme d’écolo-sceptique, catégorie manifestement plus vaste que celle de climato-sceptique, peut-être synonyme du climato-cynique de M. Borloo . Mais voilà que Le Monde Magazine de ce week end met à la une, une enquête chez les écolo-sceptiques. Je pensais trouver donc des indications sur cette puissante communauté qui a su faire tomber la fameuse taxe carbone …
Qui sont les écolo-sceptiques au sens de cet article ? Messieurs Gérondeau, Courtillot, Galam, Lecourt et Lecointre : quatre climato-sceptiques (dont un polytechnicien, un géologue, classé suppôt d’Allègre, un physicien, un philosophe des sciences) et un biologiste de l’évolution. Il faut y ajouter aussi Bruckner, essayiste, Luc Ferry, ex-ministre et philosophe et Olivier Postel-Vinay du magazine Books, sceptique en 1986. Population disparate d’individualités, qui ne saurait avoir l’influence prêtée.
Pour résumer l’article, les écolo-sceptiques seraient des orphelins du rationalisme scientifique, voire des dinosaures du positivisme ou des scientistes à la Auguste Comte, influencés, au choix, par les libertarians US (c’est vraiment un TRES gros mot pour Le Monde), Claude Allègre, les ingénieurs de la technostructure, les contrarians US voire des maurassiens. L’AFIS, qui est toujours restée très prudente sur la question du RCA, serait également une manifestation de ce rationalisme scientifique, alors que le paradigme nouveau magnifié par la climatologie, celui du scientifique lanceur d’alerte de la crise environnementale est devenu le moteur de la science et a colonisé les grandes revues scientifiques (et le débat politique).
De la science porteuse de progrès et de jours meilleurs, on passe à la science révélatrice des effets pervers des sociétés humaines (et de la notre en particulier) sur la Terre. Dans ces deux cas, pour autant que les personnalités mises en exergue soient bien des héritiers conscients ou inconscients du positivisme dont on les affuble (je ne suis pas sur que cela ne fasse pas insulte à leur intelligence), la science, en tant qu’activité humaine, s’avère porteuse d’un rôle sociétal voire idéologique., qui justifie son emprise dans la vie publique. Dans les deux cas, elle est conduite à se substituer pour tout ou partie à la décision politique, puisqu’elle apporte la vérité sur le réel. Ce sont toutefois deux vues réductrices et utilitaristes des sciences et qui conduisent à anesthésier tout débat, justifié par leur utilitarisme proclamé.
Je préfère le chemin tortueux et difficile de ceux qui s’interrogent au risque de s’égarer, qui ne suivent pas les boulevards et prennent de la distance avec les remous de la vie contemporaine sans les ignorer : ils apportent plus que ceux qui masquent leurs débats intérieurs au motif d’une utilité qui de toute façon les dépasse. Et je me méfie des étiquettes que l’on colle car elles masquent plus qu’elles ne révèlent la complexité du monde et des individus.
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Au passage un exemple de pseudo-science.
Hier, monsieur Rocard, indigné de voir sa taxe sur le carbone abandonnée, s’indignait ainsi : » On ne va tout de même pas laisser la planète devenir doucement une poêle à frire où la vie deviendra impossible. D’accord, c’est lent. C’est pour dans dix ou douze générations. Mais c’est tellement difficile à éviter qu’il vaut mieux commencer tôt, par prudence. Dans une dizaine d’années, pour les gens qui prendront du retard dans le combat contre le climat, on parlera de crime contre l’humanité. » (Le Monde).
Je ne résiste pas à remettre ici la citation originelle (en entier Rocard28-07-2009).
Dans un de ses derniers posts, Benoit a répondu sur certains points à la critique de Jouzel faite dans le Figaro. D’autres points méritent également une réponse.
JJ : Il reprend des arguments largement débattus et même si certains sont exacts, il ne fait pas avancer la science.
Le but du livre n’est pas faire avancer la science en soi, il est de faire réfléchir sur certains aspects scientifiques du phénomène RCA.
Il faut bien comprendre que la courbe de Mann n’est en aucune façon au cœur de la théorie du réchauffement.
Elle n’est pas au cœur de la théorie ? Sans elle, les preuves, voire même les evidences (en jouant sur la différence de sens en français et en anglais) de la théorie « plus de CO2 implique réchauffement planétaire » manqueraient totalement, et surtout n’auraient pas eu le relais médiatique que l’on sait et qui perdure. De plus, il ne serait pas tenu le raisonnement souvent rencontré que le climat de ces 50 ou 30 dernières années n’a plus les mêmes déterminants qu’auparavant puisque le CO2 anthropique ajoute du réchauffement (voir aussi à ce sujet les justifications données à la substitution aux données de dendrochronologie par des températures, les premières ne suivant pas ou plus les-dites températures). (more…)
Il était une fois une question environnementale appelée A : née à la fin des années 80, concrétisée en 1992 à Rio, elle grossit enfla jusqu’à emplir tous les discours dans les années 2000, de nos dirigeants planétaires aux tribus bantoues d’Afrique du Sud en passant par les Inuits, les buveurs de bière et les journaux.
Il était une fois aussi une autre question environnementale appelée B : née à la fin des années 90, elle grossit jusqu’à ce début 2010 pour emplir nos journaux et les discours politiques. B est moins mondialisée que A, mais a un rôle symbolique fort.
Pour A comme pour B, je ne vais pas aller au fond du sujet, mais l’un et l’autre sont intéressants (dans les deux cas d’ailleurs, il y a des problèmes de mesure, des problèmes de décompte, des modèles et bien plus encore mais le parallèle n’est pas total, je le confesse).
Pour A comme pour B, il y a un comité d’experts.
Pour A comme pour B, il y a des conventions internationales, qui sont présentées comme la solution ultime.
Pour A comme pour B, il y a des ONG qui font pression de manière tonitruante.
Pour A comme pour B, il y a l’UE qui s’affiche comme leader sur la question (avec toutefois des discussions internes intenses sur la question).
Pour A comme pour B, une grand’messe a été organisée l’une dans un pays du Nord l’autre dans un pays du Moyen-Orient.
La grand’messe de A s’est terminée le 19 décembre sans véritable accord. Le 18/03/2010, celle de B s’est terminée par un double vote négatif.
Deux fois, les promoteurs européens de mesures vigoureuses se sont fait piéger en oubliant qu’au niveau international, il faut savoir compter au-delà de 27 à la majorité simple … C’est piteux … Dans les deux cas, n’aurait-on pu être plus humble ou plus prudent ? C’est comme pour l’équipe de France de foot : à chaque fois, on croît que cela va marcher, qu’enfin, il y aura un vrai beau match et à chaque fois, cela foire. Au final, on se lasse et on change de chaîne.
Dans le futur, ne pourrait-on pas changer les joueurs, la tactique et ne plus écouter les supporters ? Le résultat serait peut-être le même mais la chute serait moins dure. Quant aux questions à résoudre, pour A, je suis sceptique, pour B je n’en sais pas assez, mais il y a certainement d’autres voies à explorer, moins glorieuses mais qui éviteraient de se retrouver à 27 dans le rôle de celui qui a perdu et la face et la partie.
En faisant quelques recherches pour répondre à Murps qui se posait la question de savoir comment on en était arrivé là, je suis allé sur le site du Sénat faire une recherche avec le les termes « changement climatique » (Résultat de la recherche). 1189 documents sont listés, avec en premier la ratification de la Convention cadre des nations unies sur les changements climatiques en 1994, mais le dossier en ligne n’est pas complet. Il l’est par contre pour la ratification du protocole de Kyoto en 2000 : bientôt dix ans …
Je vous conseille d’aller relire les débats : ils ne sont pas bien longs … et déjà très éclairants. Mais je ne résiste pas à remettre ici la conclusion du rapporteur du Sénat, Xavier Pintat. Certains points soulevés restent d’actualité et restent des difficultés pour les négociateurs du climat, comme quoi l’espoir d’une gouvernance mondiale via les questions climatiques relevait déjà peut-être plus d’une utopie que d’une vision plus pragmatique. Par contre, cela éclaire aussi peut-être pourquoi tant d’efforts ont été déployés pour réduire les incertitudes, qui restaient flagrantes à l’époque …
Conclusion (Rapport en entier ici)
La nécessité de concilier la croissance économique avec la préservation de l’environnement implique la définition d’une nouvelle « gouvernance énergétique ». Le protocole de Kyoto concourt à son élaboration et constitue une étape de l’affirmation progressive de la Communauté internationale soucieuse de répondre favorablement aux pressions de l’opinion publique désormais consciente des conséquences du réchauffement climatique.
La nécessaire création d’une instance internationale spécifiquement consacrée à la régulation des échanges des différents permis négociables et disposant d’un pouvoir de sanctions effectif devra faire l’objet de nouvelles concertations.
Egalement, l’unanimité quant aux différents seuils retenus dans le Protocole est nécessaire. Les prochaines négociations devront ainsi concilier les divergences des Etats qui jugent ces seuils discutables avec les différentes situations des pays en développement dont l’amélioration requiert un partenariat réaffirmé avec les pays du G8.
Mais si le protocole de Kyoto représente un défi pour la Communauté Internationale, ses fondements économiques et scientifiques sont encore controversés. L’incertitude est le fondement du principe de précaution et souligne l’ampleur des divergences qui agitent la communauté scientifique quant aux causes réelles du réchauffement climatique perceptible depuis ces vingt dernières années. L’enjeu essentiel du protocole de Kyoto est avant tout politique, tant les incertitudes scientifiques peuvent parfois être invoquées par les Etats soucieux de ménager certains secteurs de leur économie. En outre, le consensus affiché par les ministres des principaux Etats membres de l’OCDE quant aux gains à moyen et long termes procurés par les décisions politiques relatives à la mise en oeuvre du protocole de Kyoto, milite en faveur de sa rapide application.
En outre, le Protocole de Kyoto doit faire l’objet d’une mise en oeuvre globale, et l’abstention de certains Etats risquerait de porter atteinte à la cohérence de son dispositif. La globalité du protocole de Kyoto requiert ainsi l’unanimité des Etats, en faveur de laquelle la France entend oeuvrer lors des prochaines concertations internationales consacrées à ses dispositions.
Enfin, le respect par les Etats du principe de précaution est le gage de l’affirmation de la Communauté internationale dont la cohésion permettra de répondre efficacement au défi global du réchauffement climatique. Au demeurant, les conséquences des actions décidées aujourd’hui concerneront les générations futures.
C’est pourquoi votre commission vous propose d’adopter le présent projet de loi.
Juste une remarque complémentaire : s’il y a une victime de l’échec de Copenhague, c’est bien le protocole de Kyoto, dont la reconduction en l’état ou renforcée était l’un des objectifs majeurs et qui est désormais fort compromise.
Pour les curieux, voici la recherche faite sur le site de l’Assemblée nationale (Recherche) pour la 11ième législature -1997-2002-. Voir également les débats, un peu plus animés mais également éclairants.
Alors que la taxe carbone semble connaître un fort ralentissement du coté sud du Quiévrain, au nord de celui-ci, la Commission européenne poursuit son rêve de relancer les négociations climatiques.
Voyez plutôt :
Changement climatique: la Commission européenne présente une stratégie pour redynamiser l’action mondiale après Copenhague
La Commission européenne présente aujourd’hui une stratégie pour contribuer à prolonger les efforts internationaux de lutte contre le changement climatique. La communication propose que l’UE commence rapidement à mettre en œuvre l’accord de Copenhague conclu en décembre dernier, en particulier le mécanisme d’assistance financière à mise en œuvre rapide destinée aux pays en développement. L’UE devrait en parallèle poursuivre ses efforts en vue d’un accord mondial solide et juridiquement contraignant qui engagerait tous les pays dans une véritable action pour le climat. Cela nécessitera d’intégrer l’accord de Copenhague dans les négociations menées au sein des Nations unies et de remédier aux faiblesses du protocole de Kyoto. Un rapprochement de l’UE avec les autres parties prenantes sera indispensable pour soutenir les négociations de l’ONU, et la Commission entreprendra des efforts en ce sens en étroite relation avec le Conseil et avec le soutien du Parlement européen. (more…)